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Curieux de l’intérêt marqué du festival des Trans Musicales pour la scène des musiques actuelles sud-africaine depuis de nombreuses années (The Brother Moves On, Okmalumkoolkat en 2015, Tumi Mogorosi en 2014 jusqu’aux Prophets of Da City en 1995…) Parissoweto s’est entretenu en 2015 avec Jean-Louis Brossard, directeur artistique et programmateur des “Trans” depuis la création du festival il y a maintenant 38 ans.
Éternel explorateur des sons innovateurs des quatre coins du monde, J.L.B. est considéré comme un véritable « dénicheur de talents ». Peu importe le pays ou la tendance, il recherche une énergie singulière, « une musique qui ne ressemble pas à autre chose »… c’est surtout au feeling qu’il se laisse guider. Quand nous l’avons branché sur BCUC, groupe afro-psyché de Soweto, il a tout de suite accroché. Un an après, les voilà programmés aux 38èmes Rencontres Trans Musicales de Rennes. Moment opportun pour le groupe puisque leur dernier EP, « Our Truth » est sorti en France il y a tout juste un mois chez Nyami Nyami Records.
Voici notre dernier entretien avec Jean-Louis Brossard :

PARISSOWETO : Qu’est-ce que vous a plu chez BCUC ?
JEAN-LOUIS BROSSARD : Ce qui m’a plu d’abord quand tu m’as envoyé des CD c’était effectivement le son du groupe. Il y a un côté très très particulier dans les voix, dans les percussions. Je trouve que c’est un groupe assez unique. Je suis allé voir quelques vidéos et j’ai vu un peu ce que pourrait être le groupe sur scène. Et en plus, j’ai vu que ça avait changé, qu’il y avait plus de guitariste, il y a un bassiste à la place, et effectivement je trouve ça beaucoup mieux, je trouve que ça amène beaucoup de groove en plus, et voilà… C’est mon coup de cœur des Trans ! [rires]
C’est pour ça que je les invite dès le mercredi aux Trans jusqu’au dimanche. On va les faire jouer à ce qu’on appelle le pot du maire, une réception qui a lieu le mercredi où il y a des élus qui parlent, il y a Béatrice et moi qui faisons un petit discours, et puis et il y a la maire de Rennes qui vient parler… et donc après il y a des petits fours et à boire, et à chaque fois j’emmène un groupe ! Tu vois, [l’année dernière] c’était un groupe thaïlandais Khun Narin. Cette année j’ai choisi BCUC.
Jeudi ils vont faire un concert à la prison des hommes de Rennes, et puis le vendredi ils sont un peu en off, bien que je vais essayer de les faire jouer après un spectacle de danse au Triangle, je vais voir si c’est possible. Et puis le samedi ils seront sur le 8 du Parc des Expo. Voilà, ça va être un grand moment !
Quelles sont vos attentes ?
Je pense c’est un groupe qui va vraiment fonctionner… Et je suis assez content parce que quand tu m’as fait écouter BCUC, j’ai tout de suite pensé à Antoine Rajon [Metiola Productions, Nyami Nyami Records] – comme il y avait pas d’agent, personne ne s’en occupait, en tout cas en France – et il a bien aimé, il est allé les voir là-bas, il a décidé de s’en occuper… En plus, il vient de sortir l’album*… c’est extraordinaire quand même [rires]
Comment se passe le concert à la prison ?
C’est un concert qui a lieu devant des prisonniers, on a fait ça à la prison des femmes, mais on le fait plus depuis deux ans et là c’est à la prison des hommes. Je ne sais pas te dire combien de détenus vont assister à leur concert. En tout cas c’est toujours quelque chose de très sympa et après il y a une discussion aussi avec les musiciens, évidemment il y aura un traducteur avec les musiciens et les prisonniers.
*Our Truth – BCUC (Nyami Nyami)
DATES EN FRANCE :
∇ samedi 3 décembre, Hall 8, Parc Expo // Les Trans Musicales, RENNES
∇ mardi 6 décembre, 13h00 @ Université de Paris XVIII, Campus de Villetaneuse // Africolor, PARIS
∇ mardi 6 décembre, 20h30 “BCUC invite SHABAKA” @ La Dynamo de Banlieues Bleues // Africolor, PARIS
∇ mercredi 7 décembre, Université de Paris XVIII, Campus de Bobigny // Africolor, PARIS